Il était seul. Seul, dans cette église sinistre et froide. Le vent soufflait dehors, et il faisait résonner les cris de l'au-delà. Depuis qu'il était entré, il le percevait, cette présence constante et menaçante. Mais pourquoi était-il ici? On devait lui remettre des informations importantes...Mais pourquoi ici? Il se le demandait. Voyant le temps passer, il s'assit. Il regardait les poutres du plafond. Elles étaient censées être en bois. Il s'impatientait. Il détestait cet endroit plus que tout au monde, il se rappelait... Il se rappelait de ces jours où avec ses parents, ils venaient dans une petite chapelle pour prier. Prier... Il avait perdu toute conviction religieuse. Le temps n'avait pas effacé la douleur, de voir ses parents périr dans le feu, et on lui parlait encore de Dieu? De plus, qu'il ai créé des abominations comme celles qui arpentaient les rues de Shiinu était invraisemblable. Quelle était la raison qui le retenait ici? C'est vrai: le chèque. Et les dossiers des prochaines cibles. Sur qui allait-il tomber cette fois? Il souhaitait seulement ne pas tomber sur de trop grosses cibles, ce serait dommage de perdre la vie alors que son seul handicap serait les courbature des semaines précédentes. Maintenant, qu'il connaissait a peu près tout le monde à Shiinu, pour avoir piraté les systèmes de surveillance depuis sa planque dans la montagne; il avait de quoi se montrer réticent à aborder de nouvelles missions.. Le temps devenait extrêmement long. Plusieurs heures s'était écoulées. Il avait faim, il avait soif, mais il attendait. Il attendait cette personne qui devait lui remettre les informations. La nuit allait tomber. L'atmosphère devenait de plus en plus sinistre. Il n'avait pas réelment peur, mais la présence s'intensifiait, contrôlait sa pensée, se rendait peu à peu plus pesante, plus palpable. Une fois de plus dans la soirée, il était là, devant son ancienne maison, seul, triste, impuissant. Il était d'autant plus furieux d'attendre depuis plusieurs heures cet informateur qui devait se pointer à midi. Tant pis, il allait rentrer dans sa planque. La lune était visible par delà le grand vitrail, elle rayonnait. Il se dirigeait vers la sortie, quand elle poussa la porte. Avant même de la voir, il la reconnu.
-Bonjour
Son premier mot depuis des heures était froid, et très désagréable à entendre. Il manifestait son énervement de cette façon. Il attendait avec impatience la livraison. Il en profita pour s'adosser au premier mur à proximité, pour s'affaler ensuite sur le sol poussiéreux...