« Est-ce qu'un jour, les démons seront gentils avec moi ? U_U » [PV Maël]

Fûka errait à travers la forêt.
NON, ELLE NE S’ETAIT PAS PERDUE !
Enfin… Si, un peu.
Elle soupira et secoua ses longs cheveux bleus, qu’elle avait laissés à découvert. En réalité, elle voulait juste aller à l’ancien temple, dont les abords regorgeaient d’herbes médicinales intéressantes. Et puis… S’éloigner un peu de la pension, de la guerre et de toute cette violence lui ferait du bien. Sauf qu’elle s’était perdue.

[T’as vu comment j’ai réussi à mixer les raisons ? B) ]

La nouvelle Mage Bleue ne se décidait pas à appeler Kami.
Elle était censée avoir changé. Avoir un sens de l’orientation. Ne plus être comme celle d’avant.
Mais, petit à petit, la gentille et naïve Fûka reprenait le dessus. La carapace qu’elle s’était forgée se craquelait. Depuis qu’elle était revenue à Shiinu.
Comme il en avait toujours été, au fil de ses rencontres avec les habitants de l’île.
La jeune femme soupira.

Kami observait sa descendante, perchée sur un arbre. Qu’il était reposant d’être libre, de ne pas être prisonnière de l’esprit de Fûka. Elle s’était attachée à cette forêt, pour sauver son hôte. Et elle ne le regrettait pas.
Elle pouvait s’immiscer dans l’esprit de Fûka dès qu’elle le voulait et ainsi surveiller l’évolution des choses à l’intérieur de Shiinu. Elle avait fini par prendre ce lieu en affection. Elle qui avait toujours été sans attaches, elle avait fini par trouver cet endroit pas si mal. Il s’y passait toujours quelque chose d’intéressant. Et il n’y avait que dans cet endroit que le Bien et le Mal se côtoyaient en équilibre grâce aux différentes créatures qui l’y peuplaient. Un équilibre mis en péril par le Gouvernement.
Et comme il était amusant de voir toutes ces forces se déchirer.
Elle sourit.
Sa mission était d’aider ses descendants. Et bien que Fûka luttait pour le Bien, elle avait assimilé la magie noire. Qui allait la consumer peu à peu. La rendre folle. Et elle devrait lutter, bouger, s’extirper de la toile d’araignée qu’elle avait elle même filé.
Follement amusant.

Fûka s’assit sur une souche d’arbre. Et soupira. Elle croisa les bras sur son fin chemiser blanc, tapa sur son jean, passa la main dans ses cheveux… Rien à faire. Elle était bien perdue.
Mais elle n’allait pas appeler Kami.
Non.
En pensant à son ancêtre, une étrange impression lui vint.
Et si Karot avait raison ? Et si Kami ne voulait pas que son bien ?
Fûka secoua la tête. Kami était son ancêtre et son maître. Elle l’avait sauvée et lui avait enseigné une partie du précieux savoir qu’elle avait accumulé au fil du temps.
En entendant des bruits venir de la forêt, Fûka leva la tête et scruta les sous bois.
Ses yeux se firent noirs alors que sa peau pâle devenait translucide.
Tiraillement d’une seconde dans la colonne vertébrale.
Et elle était vampire. Enfin, à moitié.
Voilà un bout de temps qu’elle n’avait pas enfilé cette forme. Elle sourit, dévoilant sa dentition carnassière.
C’était plus prudent ainsi. Pas mal de créatures traînaient dans la forêt.

Kami regarda avec une attention accrue sa descendante. Le sapin en haut duquel elle était perchée lui offrait une vue imprenable et une cachette impénétrable.
Fûka s’était transformée en vampire. Pourquoi ? se demanda Kami. Elle scruta les alentours. Et ce qu’elle aperçut la fit sourire de plus belle.
Elle s’accroupit néanmoins, prête à aider sa descendante.

Fûka s’était levé en l’espace d’une demie seconde. Elle invoqua son pouvoir et lança un pique de glace sur un arbre.
Sensation plutôt grisante.
Elle en lança un deuxième. Puis un troisième.
Sans s’apercevoir que quelqu’un l’observait.

« DIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING »

Réveil de merde. J'avais un rang beaucoup plus élevé que la plupart des pauvres clampins qui travaillaient ici, pourquoi devrais-je me lever en même temps que les autres ? Je méritais mieux que les autres esclaves du gouvernement. Bon, j'avais au moins dix minutes avant que quelqu'un vienne voir si j'étais vraiment réveillé. Plus que dix minutes au lit.
Elles étaient tellement courtes. On tambourinait déjà à ma porte :

« Monsieur Maël, réveillez-vous. »

Apparemment, il n'osait plus rentrer dans ma chambre après ce que je lui avais fait la dernière fois.
Je n'avais absolument pas envie de me lever.

« Je sais que vous n'êtes pas debout... Levez-vous Monsieur Maël. »

Il voulait me voir debout ? Je me levais en titubant vers la porte. En très peu de temps, je me retrouvais face à face avec le perturbateur de mon doux repos. Il avait beau avoir plus de vingt centimètres de plus que moi, il avait vraiment peur de moi. Dès qu'il me vit, il partit en courant vers la sortie, comme j'étais la dernière chambre dans le couloir.
Je m'habillais rapidement, enfilant une tenue plutôt fraîche vu la chaleur étouffante qu'il faisait dehors. De quel secteur devais-je m'occuper aujourd'hui ? Et surtout, avec qui ? J'allais le plus calmement possible. Je pris un café au passage, la journée s'annonçait longue et j'avais plutôt mal dormi cette nuit-là. Le fameux panneau d'affichage... J'étais dans la zone forestière, près de l'ancien temple. Enfin une bonne nouvelle. La forêt était vraiment un endroit calme. Il n'y avait jamais aucun rebelle dérangeant. Certes il y en avait, mais pourquoi les arrêter s'ils ne faisaient rien de mal ? Oh non. Je m'étranglai avec mon café. J'étais avec elle. Cette pauvre fille beaucoup trop attachée à la rigueur.
Elle me rejoignit en peu de temps. Elle me lança avec amertume.

« Bonjour Monsieur Maël. »

« Ne traine pas en chemin, je ne viendrais pas te chercher si tu te perds non
plus. »

« Compris. »

Je me mettais en marche vers la forêt, les bras croisés derrière la tête. Il fallait que je trouve un moyen de la perdre pour pouvoir aller dormir en paix sous un arbre. En peu de temps, on avait fini de traverser la ville et de rentrer dans la forêt.
Je me retournai, lui souris et lui fis un signe de la main :

« A ce soir! »

Et je commençai à détaler comme un lapin. En quelques minutes, j'avais réussi à la semer. Et voilà, ma journée s'annonçait vraiment bien. Je montai sur un arbre et m'assis au milieu des feuilles et des branches. Elle n'arriverait vraiment pas à me voir là. Je m'assoupis, bercé par une légère brise matinale.

J'étais tombé de l'arbre. Le gros cliché. Bon, il semblait que j'avais quand même réussi à dormir presque toute la matinée et je me sentais déjà un peu mieux. Tandis que je me relevais, je fis tomber ma matraque qui roula vers un buisson. Rah, pourquoi ce genre de truc n'arrivait qu'à moi. Je me mis à quatre pattes en quête de la matraque perdu. Je la retrouvai rapidement et m'apprêtai à revenir en arrière, lorsque j'entendis des bruits venant de l'autre côté du buisson. Je sentais une très grande puissance, peut-être pas autant que la mienne, bien entendu... J'essayai de regarder à travers le buisson. C'était une femme. Plutôt jolie, elle avait de longs cheveux bleus et de grands yeux noirs. Elle était habillée simplement. Tout à coup, elle se leva et lança des pics de glace dans un arbre en face. En voilà une bonne raison de l'arrêter. Mon esprit bouillonnait, j'adorais tellement arrêter des gens, surtout des jolies jeunes filles comme ça. Je sortis brusquement de ma cachette, pointant mon arme de fonction sur la rebelle :

« Vous êtes en état d'arrestation pour utilisation de magie dans une zone publique. »

Je m'approchai de la jeune fille et lui attrapai les deux mains. Je la plaquai contre l'arbre le plus proche, face contre l'arbre. Je lui susurrai à l'oreille :

« Bien sûr, on peut s'arranger pour que tu n'ailles pas en prison pour trouble de l'ordre public... »

Je lui serrai les poignets dans le dos. La journée s'annonçait vraiment bien.

[HRP : Donc ouais, je tenais juste à dire que Maël s'appelle Asmodeus en vrai, sauf que pour se foutre de la gueule de Maël, ils l'appellent Maël. En fait, la première protégée d'Asmo' elle aimait pas son prénom donc elle le surnommait, Maël. 'Fin bref.]

[Deux jours plus tard, je me rends compte que je me suis trompée de compte. xD]

[xD Douée :P (Enfin, j’ai rien à dire, ça m’arrivait tout le temps aussi x) )
Sinon, bah, vu que j’ai parlé de Maël de mon Rp, on va dire que lui & Kami se connaissent vite fait de vue, si ça te va… Tu me dis quoi ^^
Enfin, pour l’instant, Kami va attendre un petit peu]

Fûka enrageait. Elle enrageait mais elle n’appellerait pas Kami.
Même si son adversaire avait l’air sacrément puissant. Elle l’avait à peine senti arriver, et elle était sous sa forme vampirique. Pitoyable.

- Vous êtes en état d'arrestation pour utilisation de magie dans une zone publique.

La Sorcière haussa un sourcil exaspéré devant la tirade de son interlocuteur… Jamais elle n’aurait pensé entendre une chose pareille à Shiinu.
Elle huma l’odeur de son adversaire, un jeune homme blond séduisant, aux traits fins, aux yeux très bleus et au sourire effrayant. Il sentait tout d’abord le pin. Ses vêtements surtout. Il s’était sans doute appuyé contre un arbre pendant un long moment. Ensuite… Oui, c’était léger mais percevable. Un léger parfum, déo ou afterschave, elle n’en savait rien, mais on pouvait en déduire qu’il accordait de l’importance à son apparence. Intéressant. Enfin, elle décela ce qu’elle voulait savoir : cette odeur un peu acariâtre, rappelant la décomposition, très léger, quelque chose que seuls les vampires pouvaient reconnaître.
Son agresseur était un démon.

Fûka souffla. Entre Akimito & Kara, Sheilah et son hôte exécrable, Kami et ses manipulations, les démons allaient-ils un jour la laisser tranquille ? Elle allait devenir raciste, à force.
Tiens, elle arrivait encore à faire de l’ironie. Ca voulait dire que la situation ne devait pas être si critique qu’elle en avait l’air…
…Même quand le policier la plaqua contre un arbre, lui enserrant les poignets dans le dos et en lui murmurant avec une délectation perverse à l’oreille :

- Bien sûr, on peut s'arranger pour que tu n'ailles pas en prison pour trouble de l'ordre public..

Fûka se mordit la lèvre.
Si le démon était doté d’une voix sensuelle et d’un charisme certain, ce n’était pas pour autant qu’elle allait céder.
Sa haine envers le Gouvernement s’intensifia.
Tout n’était que manipulation avec eux, elle en avait encore la preuve.

- De quel genre d’arrangement voulez-vous parler ?

demanda-t-elle avec innocence.

Gagner du temps et trouver une solution. Voilà qui semblait être la meilleure chose à faire pour le moment.
De toute façon, ce n’était pas comme si elle avait le choix.
Non, elle n’appellerait pas Kami !

De son côté, perchée en haut de son arbre, l’ancienne Mage Bleue contemplait la scène avec intérêt.

« De quel genre d’arrangement voulez-vous parler ? »

J'étouffai un rire. C'était totalement évident, donc à moins qu'elle soit une pauvre fille venue du XVème siècle, elle devait sûrement savoir la nature de ces arrangements. Et puis, vu l'odeur démoniaque qui émanait d'elle, elle devait sûrement avoir un lien avec un quelconque démon. Je me demandai déjà de quelle sorte de démon il s'agissait. J'espérai ne pas le connaître, vu que tous les démons que j'ai pu rencontré étaient des fumiers.

« Tu sais très bien de quoi je parle... »

Je resserrai l'étreinte autour de ses poignets et lui léchai le cou. J'entendis un bruit de buisson derrière moi. Je tournai la tête... Et dire que je pensai que je l'avais semée... Je tournai sur moi-même, tout en gardant les poignets de la jeune fille bloqués, je regardai avec un regard amer ma coéquipière du jour.

« Monsieur Maël, sachez que je ne me tairai pas. »

« Cool, bonne nuit. »

Elle tomba lourdement sur le sol, évanouie, alors qu'elle s'apprêtait à répliquer. Il faut dire que mes pouvoirs n'étaient pas autant rouillés que ça. J'espérai qu'elle ne se réveillerai pas de si tôt. Je me retournai, je n'avais toujours pas fini de m'occuper de ma petite fauteuse de troubles.
J'étais un peu énervé, l'apparition inattendue de l'autre gourde m'avait quelque peu déstabilisé et mes pouvoirs étaient en ébullition. Lui faire peur avec mes yeux rouges n'était pas une très bonne méthode pour la mettre en confiance. Et puis de toute façon, qui avait besoin d'être mise en confiance. Je plongeai mon regard dans le sien, tout en esquissant un sourire :

« Alors. Oui ou non ? »

Je collai mon front contre le sien, sur la pointe des pieds et m'appuyant sur ses poignets pour être à sa hauteur.

Fûka serra les dents en entendant le léger rire du Policier.
Enflure.
Bon, sa ruse n’avait évidement pas marché. Parce qu’elle ne ressemblait pas à une nonne, sans doute, vêtue de son léger chemiser blanc qui ne cachait pas vraiment ses formes…
Il resserra sa poigne autours des poignets de la Sorcière et sa langue parcourut sa nuque.
Elle frissonna. D’une pointe de plaisir, parce qu’il était doué, mêlée de dégoût surtout.

- Tu sais très bien de quoi je parle...

Oh oui, elle ne le savait que trop bien. Avoir survécu à une tentative de viol était bien suffisant pour qu’elle ait envie d’en ajouter une deuxième à son tableau.
Elle perçut soudain un petit bruit de pas derrière eux.

dit une voix féminine,

Maël, pensa Fûka. Il lui semblait avoir déjà entendu ce nom… Mais où ?
Enfin, ce n’était pas la coéquipière qui allait la sauver, comprit-elle, alors que Maël disait « Bonne nuit » et que Fûka entendait le bruit sourd d’une masse tombant sur le sol.
Elle songea un instant à recourir à son sort qui lui permettait de glacer son sang, de tel manière que la toucher revenait à se bruler. De froid.
Mais elle doutait que cela fasse quoi que ce soit au démon, dont la puissance était de plus en plus apparente.
C’est alors qu’il plongea son regard dans le sien et les pupilles de Fûka s’agrandirent d’effroi.
Les beaux yeux bleus étaient d’un rouge de sang.

- Alors. Oui ou non ?

fit-il en esquissant un sourire.

Il s’appuya sur ses poignets pour être à sa hauteur. Dire que Fûka n’était déjà pas très grande…
Et il posa son front contre celui de la jeune femme.
Sa liberté contre son corps. Quel connard.
Tout le dégoût qu’il lui inspirait brilla dans les grands yeux noirs de la Sorcière.

- Je crois que ce regard veut dire non, Asmodeus… ou Maël, devrais-je dire…

La voix malicieuse avait jailli de l’autre côté de la clairière.
Kami.
Elle s’était assise, légère et aérienne, sur le corps de la coéquipière assommée et avait posé sa tête entre ses mains d’un air de profond ennui. Ses yeux océans pétillaient d’une lueur indéfinissable et sa robe bleue était étalée autour d’elle. Ses traits fins étaient les même que ceux de Fûka, à la différence que ses cheveux étaient coupés au carré au niveau de la nuque.
Fûka jura. Elle aurait aimé s’en sortir seule, pour une fois.

- Tu dois vraiment t'ennuyer dans les Forces de l'Ordre...

dit-elle en baillant, sur le ton badin de la conversation

[HRP : A propos de Kami : elle est connue pour pourchasser Kara – qui est son plus gros point faible – depuis des décennies sans jamais réussir à l’attraper (ils étaient dans le même village, c’est pour lui qu’elle a appris la magie, mais elle a déménagé avant les événements qui le transformèrent en démon et tout et tout…) et elle a parcourut le monde en faisant le bien autant que le mal, au grès de ses humeurs et ses envies. Et elle ne s’est jamais spécialisée parce qu’elle trouve ça ennuyeux de se cantonner à la Magie Noire ou Blanche]

« Je crois que ce regard veut dire non, Asmodeus… ou Maël, devrais-je dire… »

Je reconnaissais cette voix. Je vous l'avais dit. Tous les démons que je connaissais étaient des enfoirés. Je lâchai les poignets de la fille pour me retourner et voir :

« Ma tendre Kami... Je pensais ne plus jamais te revoir... »

Je lui lança avec une ironie totalement apparente. Il était évident que je voulais ne plus jamais la revoir. Elle était assise sur la pauvre victime, pourquoi j'utilise ce terme ? C'est moi qui l'ait assommée après tout. Enfin bref, elle était toujours aussi charmante qu'avant, en résumé.

« Tu dois vraiment t'ennuyer dans les Forces de l'Ordre... »

Elle n'avait pas totalement tort. Mais avouer qu'elle avait raison, jamais je ne m'abaisserai à ça. Enfin, je ne m'ennuyais pas tant que ça, avec tous les mecs mignons qu'il y avait dans les Forces de l'Ordre. Je n'avais pas le temps de m'ennuyer. Ce n'était pas si mal. Et puis, j'avais acquis une sacrée position en couchant avec tous mes supérieurs. Bon, il y avait beaucoup de chantage, mais tout le monde faisait ça dans le milieu. Je lui répondis en souriant :

« Ce n'est pas comme si je manquais de divertissement... »

Elle aussi devait s'ennuyer ici. Il n'y avait absolument plus rien à faire sur cette pauvre île et je n'avais toujours pas trouvé le moyen de m'enfuir. En plus, j'avais déjà quelqu'un qui désirait ma mort, sachant qu'il mourrait sûrement avant moi, la situation était plus ironique. Enfin, je n'avais vraiment pas de chance de tomber sur elle. Je continuai de sourire :

« Il semblerait que tu n'aies toujours pas trouvé ce que tu cherchais. »

Moi c'était différent, je ne cherchais rien, je voulais juste vivre autre part qu'en enfer. Et j'avais réussi. Bon, j'avais atterri sur cette île paumée, mais un jour, j'arriverai à partir et aller vivre... En Bretagne pourquoi pas, voir combien le paysage a changé en près de trois siècles. Sûrement énormément.

- Ma tendre Kami... Je pensais ne plus jamais te revoir...

Kami avait sourit de manière à lui faire comprendre qu'elle n'était absolument pas dupe.
L'ironie était claire derrière ce propos.
Puis il avait répondu à sa remarque :

- Ce n'est pas comme si je manquais de divertissement...

Elle laissa échapper un petit rire cristallin. Oh, elle savait très bien quel genre de divertissements privilégiait Asmo. Voilà bien longtemps qu'elle n'y avait pas goûté elle même à vrai dire, mais après tout, elle avait la vie qu'elle avait choisie... Et elle ne regrettait pas grand chose, si ce n'était...

Il semblerait que tu n'aies toujours pas trouvé ce que tu cherchais.

Elle cligna des yeux plusieurs fois et son sourire s'évanouit.
Il savait frapper là où ça faisait mal.
Mais elle reprit rapidement contenance :

- Figure toi qu'il était là, il n'y avait pas si longtemps. Enfin, avant que tes supérieurs causent tout ce cirque...

Elle soupira et posa ses deux doigts sur son front en fermant les yeux.
Alistair.
Elle avait été si près du but ! Ils s'étaient croisés tellement de fois ! Mais jamais, à cause de sa descendante, qui n'avait pas encore acquis assez de puissance, elle n’avait pas pu...
En parlant de sa descendante…

- C’est vrai que le Gouvernement a fait tellement de mal à cette île…

Fûka n’avait pu s’en empêcher. Bon, OK, c’était imprudent, puéril, et elle ne savait même pas de quoi ils parlaient. Mais Maël l’avait lâchée et en une seconde elle s’était éloignée de quelques mètres en se massant les poignets.
Tout en le regardant avec haine.

- Fûka, tu serais gentille de ne pas aggraver ton cas, s’il te plait,

dit Kami d’un ton sec.

Comment sa descendante avait-elle pu être si imprudente ? Faire de la magie comme ça, sans même sonder les environs, pour savoir si c’était sans dangers…
Aaaaah, les jeunes. Strictement aucun raisonnement.

- T’es pas ma mère, juste mon arrière grand mère.

Kami releva la tête et la regarda les yeux ronds.
Fûka tremblait. Ah. Psychologie. En plus de ne pas avoir eu une adolescence normale, elle avait failli se faire violer par son père. Kami pouvait comprendre que vivre ça une seconde fois pouvait faire péter les plombs.
Elle n’avait pas pour autant envie de subir ça.
Elle lança un regard à Maël du genre « T’as pas envie de lui faire la même chose qu’à l’autre ? », à demi ironique seulement.

- Sinon, quoi de neuf ?

fit-elle en décidant d’ignorer Fûka et en s’adressant à Asmodeus.

Pas trop le mal du pays ?

Pendant un instant, Kami fut défaite. Après un petit moment de faiblesse, elle dit :

- Figure toi qu'il était là, il n'y avait pas si longtemps. Enfin, avant que tes supérieurs causent tout ce cirque...

Evidemment qu'il était là, je l'avais vu avant le bordel des forces de l'Ordre. Maintenant, c'est vrai qu'on dirait qu'il a disparu. Enfin, on est quand même mieux sans cette pourriture en plus.

- C’est vrai que le Gouvernement a fait tellement de mal à cette île…

Je me retournai, je l'avais complètement oubliée elle. De quel droit elle s'incrustait dans notre conversation ? Déjà qu'elle m'avait pourri la journée avec sa démone, en plus elle se la ramenait. Kami parla avant moi.

- Fûka, tu serais gentille de ne pas aggraver ton cas, s’il te plait,

Pour une fois qu'elle disait quelque chose de censé... Mais ça ne la faisait absolument pas remonter dans mon estime, absolument pas.

- T’es pas ma mère, juste mon arrière grand mère.

Sâoulante. Voilà le mot qui me venait à l'esprit. J'avais en plus les conflits de famille au milieu, mais quelle joie. Kami me regarda comme si elle attendait quelque chose de moi. Il était bien évident que je ne lui ferai aucune faveur.

- Sinon, quoi de neuf ? Pas trop le mal du pays ?

- Vu que je suis indépendant, je fais ce que je veux. Et j'ai pas à me trimballer avec un lourdeau d'humain.

"C'est faux ça Mael. Tu ne veux pas être seul." Pourquoi repenser à ce poids que j'ai porté il y a presque trois siècles de ça ? "Mael, tu es..."
Il ne fallait pas que je repense à ça, je lançai à Kami, ironiquement :

- Enfin, je vais très bien, je ne pensais pas que tu t'inquièterai pour moi à ce point...

Enfin, le temps de la rigolade était fini et avoir repensé à tout ça m'avait donné un goût amer dans la bouche. Mon sourire s'effaça et je remis ma casquette qui était tombée. Je dis à la démone :

- J'ai... Mhh.. Du travail à faire. Donc je laisse passer pour cette fois, mais la prochaine fois c'est direct en taule comme l'autre folle.

Ah oui, Tanaranth. Celle qui me rappelait tant El.. Non, son nom ne mérite même pas d'être prononcé, c'est une salope. Tanaranth est juste folle... Quoi que non.

- Enfin, c'est pas que je voulais dire...

Soit j'étais en train de m'enfoncer, soit j'étais en train de parler seul. Sûrement un peu des deux. Reprends-toi Maël! Si tu te mets dans ces états juste en repensant à elle, tu cours à ta perte.

- Bon, je dois y aller.

- Vu que je suis indépendant, je fais ce que je veux. Et j'ai pas à me trimballer avec un lourdeau d'humain.

Kami sourit.
Fûka serra les poings.

- C’est pas si mal, un humain,

murmura-t-elle, parfaitement audible.

Faut juste trouver le bon. Ou la bonne.

- Enfin, je vais très bien, je ne pensais pas que tu t'inquièterai pour moi à ce point...

- C’était de la simple politesse ; ne te fais pas d’illusions…

- J'ai... Mhh.. Du travail à faire. Donc je laisse passer pour cette fois, mais la prochaine fois c'est direct en taule comme l'autre folle.

A cet instant, ce fut au tour de Maël de tiquer. Une expression de haine, de mélancolie et de tristesse mêlées apparut sur son visage. Il semblait si beau, si fragile en cet instant. C’était un ange blond dans la lumière du sous bois, mystérieux et attirant.
Mais son sourire sardonique reprit le dessus et soudain, il n’eut plus rien d’attirant aux yeux de Fûka.
« L’autre folle… »

- Enfin, c'est pas que je voulais dire...

(Il avait remis sa casquette)

Bon, je dois y aller.

- Merci de ta clémence,

ironisa Kami, coupant court aux pensées de sa descendance.

Maël allait s’éloigner et alors que Kami se tournait vers Fûka, histoire de bien l’engueuler, celle ci s’était déjà déplacée.

- CONNARD !

cria-t-elle, à quelques centimètres de Maël.

Ses points étaient crispés de rage, son œil droit oscillaient, passant du vert au noir à la vitesse de l’éclair. Une aura de haine émanait de tout son être. Elle voulait le tuer.
Elle allait le tuer.

- C’est toi… C’est toi qui a FAIT CA A TANARANTH !

En une seconde, le pic de glace avait fusé.
Droit vers le cœur.

« CONNARD ! »

Quoi, la petite fille de Kami se rebellait ? Je me retournai, un peu déconcerté. Qu'est-ce que j'avais mérité pour mériter sa colère ? Oulah, elle paraissait plutôt désappointée. Elle voulait peut-être que je continue ? Sûrement. Après tout, je suis irrésistible.

« C’est toi… C’est toi qui a FAIT CA A TANARANTH ! »

Euh, qu'est-ce qu'elle avait ? Elle me traitait de pauvre fou qui aimait martyriser les autres ? OK, j'aime bien faire tourner les gens en bourrique, mais de là, à leur faire subir ça. J'étais quand même pas un monstre, c'est comme ça qu'elle me voyait comme un monstre ? C'est ça, elle avait une si petite estime de moi ? A peine je me mettais à réfléchir la raison qui la poussait à agir de la sorte, qu'elle m'attaqua. Vraiment, elle m'attaquait. Moi, ô grand Maël comment pouvait-elle m'attaquer ainsi ? Elle ne craignait donc pas les représailles de ma part ? Elle sous-estimait ma puissance. Je n'aimais vraiment pas être sous-estimé.
En plus, elle m'accusait d'un crime que je n'avais même pas commis. Le pic de glace me transperça la poitrine. Bien entendu, il n'y resta même pas une seconde, je l'avais broyé, je suis pas fou, je me ferai pas tuer d'une façon aussi débile. Le sang coulai quand même. Et comme ça, elle venait de pourrir ma veste. La douleur après, n'était vraiment pas forte, j'avais vécu pire disons. Je mis ma main sur ma plaie, ça saignait, c'était sale, moche et donc inesthétique. Je n'aimais pas l'inesthétisme. Si j'étais encore en train de sourire quelques secondes auparavant c'était maintenant fini. Je m'avançai vers elle et lui prit le poignet.

« Tu joues avec des choses qui ne sont pas de ton niveau. »

Je lui serrai le poignet en le lui tordant :

« Et tu parles sans savoir, je déteste les gens comme ça. »

Je lui lâchai la main :

« Enfin, c'est pas à ta portée. »

Le spectacle fut répugnant.
Le pic de glace transperça effectivement le corps de Maël, et un sang poisseux et dégoulinant abîma sa chemise. L'arme avait disparue. Fondue immédiatement. La blessure était affreuse.
Mais Maël était vivant.
Elle il dardait sur elle un regard de feu.
Il lui prit le poignet. Rapide. Et il le lui tordit. Fûka grimaça légèrement mais aucun cri ne sortit de sa bouche. Elle aussi avait connue pire. Et elle le regardait avec colère. Non, elle ne détacherait pas le regard.

- Tu joues avec des choses qui ne sont pas de ton niveau.

Kami observait la scène avec froideur. Elle comprenait la colère de Fûka.
Mais détestait son idiotie.

- Et tu parles sans savoir, je déteste les gens comme ça.

« Tiens, un point commun... »

pensa Kami avec ironie, mais ne disant rien. Elle avait croisée ses bras sur sa poitrine.

- Enfin, c'est pas à ta portée.

Il lâcha le poignet de Fûka.
Elle serra ses doigts contre la paume de sa main et rejeta ses cheveux en arrière en un tic de colère.
Mais se tut.

- Asmodeus.

Kami. D'une voix qui n'était plus malicieuse du tout. Elle s'avança lentement, ses fins cheveux bleus caressant lentement sa nuque et son regard profondément encré dans celui de Maël.

- Que veux-tu en échange de cette information ?

Si Fûka voulait savoir ce qui était arrivé à Tanaranth, Kami l'y aiderait.
Mais elle, elle s'en foutait de l'Insane. Ca n'avait strictement aucune importance, elle était détachée.
Alors, pourquoi s'attaquer de front à Maël, alors qu'il y avait moyen de négocier ?