On the beach. [feat. Alessia D. Contini]

C'était un jour ensoleillé. Il faisait chaud mais pas trop. Je décidai donc d'être torse nu, comme à mon habitude. J'étais parti pour la salle de musculation. J'y suis resté pendant presque 2 heures, à enchaîner les abdos, pompes, puis à utiliser les machines misent à disposition. Elles étaient bien pratique d'ailleurs. J'avais pris beaucoup de muscles depuis que j'étais arrivé au pensionnat. Maintenant, plutôt que de les gonfler encore plus, je maintenais juste mon corps, je ne voulais pas paraître comme un gros macho, qui ne pense qu'à ses muscles. Ma force était amplement suffisante pour réaliser mes boulots de Hunter.

Finalement, je ressortis de la salle, mon corps en sueur, mais pas mon visage. Mes muscles saillaient à cause de l'effet du soleil, et j'étais un peu fatigué. Au bout d'un bon moment à marcher, je rentrais dans un magasin pour m'acheter à manger. Heureusement qu'il n'y avait pas cours ce jour-là, car j'aurais été prêt à sécher. J'avais pas le moral à suivre les cours.

Je flânais un peu dans les rues, pour une fois libre de faire ce que je veux. En ce moment j'étais overbooké. Entre ces merdeux de flics qui me demandait sans arrêt de capturer des rebels et autre, et les cours qui se faisait de plus en plus long et dur, je n'en pouvais plus.

Le soleil tapait de plus en plus fort, et j'avais trop chaud, j'avais besoin de me refroidir. Je suis passé donc dans ma chambre pour me changer et mettre un short de bain. Puis je pris ma serviette de plage et je me dirigeai vers la plage. Voulant en profiter le plus possible, je demandais a ma démone de me donner mes ailes, ce qu'elle fit sans problème. Puis je m'envolai haut dans le ciel, pour qu'on me confonde avec un oiseau et je pris la direction de la plage.

Une fois arrivé, j’atterrissais dans un coin tranquille sur la plage, et j'étais sûr que personne ne m'avait remarqué, mais qui sait? Enfin je demandai ensuite la démone de me cacher les cicatrises que mes ailes provoque, ce qu'elle fit, puis j'installai ma serviette sur le sol, et je me dirigeai d'un pas tranquille vers la mer.

Ces derniers temps, Alessia était perdue au beau milieu d'une montagne de travail. Ou d'un océan, suivant les préférences. Elle devait être Alessia et Suki en même temps ; une fois elle patrouillait pour le compte des forces de l'ordre, une autre elle se réunissait clandestinement avec les autres leaders Rebels, et elle passait d'un rôle à l'autre sans arrêt - bien qu'être Suki, et donc elle même, ne pouvait pas être défini comme un rôle.
C'est la raison pour laquelle elle avait décidé de se faire une petite sortie, seule, sans être obligée de prendre ses responsabilités en tant que ceci ou cela. Elle serait naturelle, pour une fois ; elle se rendrait dans un lieu sans se cacher durant tout le trajet, et sans arrêter toute personne un peu suspecte. Sans être ni chef de patrouille, ni leader des Spies, juste... Suki. Suki, la neko qui prenait plaisir, autrefois, à mener tranquillement sa petite vie au pensionnat Shiinu. Et quoi de mieux que la plage pour mener à bien son projet ? Après tout, c'était son lieu préféré, autrefois. Que le temps s'y prête ou non, elle avait l'habitude d'aller se baigner, de bronzer ou simplement passer du temps dans le sable quand elle avait du temps libre. D'un coup d’œil par la fenêtre sans rideaux qui illuminait la chambre du logement de fonction d'Alessia, celle-ci put admirer un ciel qu'aucun nuage ne venait troubler. De plus, elle n'avait aujourd'hui aucune patrouille ni aucune mission à effectuer ; un passage à la plage s'imposait presque. La jeune femme s'y rendit donc.

Elle marchait en sandales dans la rue, simplement vêtue d'une robe légère, prévue pour les jours de chaleur dans ce genre là. Elle balançait au bout de son bras un sac oversize dans lequel elle avait fourré de la crème solaire, qu'elle n'utiliserait pas à coup sûr, une serviette, ses lunettes de soleil, ses clés, son portable, ainsi qu'un livre. C'était la liste exacte de ce qu'elle emmenait toujours avec elle à la plage. Il était très rare que Suki sorte sans aucune arme sur elle, du moins depuis l'invasion des Forces de l'ordre. Mais cette fois, elle voulait juste être une simple fille qui s'en va passer du bon temps à la plage, pas une grosse parano (ayant des raisons d'être parano d'ailleurs) qui avait toujours de quoi se défendre sur elle. Et puis même si elle avait besoin de se défendre, elle pourrait toujours se débrouiller à mains nues - ou étouffer son adversaire avec sa crème solaire.

Suki finit par arriver sur la plage... Mais à vrai dire, elle ne voyait pas vraiment la plage, elle distinguait seulement l'infinité de gens étalés sur leurs serviettes, tous serrés les uns sur les autres. La jeune femme secoua la tête en soupirant. L'océan était bien assez grand pour que chacun en occupe un bord. Elle longea la plage un moment, "escalada" quelques rochers pour arriver sur une autre plage, déserte cette fois. Alessia eut un petit sourire de satisfaction, trahissant ses pensées, qui pourraient être traduites par "Vous êtes tous des moutons complètement débiles et je suis géniale." En un peu moins prétentieux, évidemment. Elle laissa nonchalamment tomber son sac dans le sable, en sortit sa serviette et l'étendit sur le sol. Elle chaussa ses lunettes de soleil puis s'y allongea, se redressant juste assez sur ses coudes pour voir le scintillement des ondes, devant elle. Elle baissa les paupières, appréciant la brise qu'amenaient les vagues et l'odeur salée de l'air. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, une forme attira son regard à sa droite, plus loin sur la plage. Suki en resta bouche bée. Elle baissa ses lunettes sur son nez pour mieux observer le phénomène qui se déroulait sous ses yeux. Un homme venait juste de faire son atterrissage, littéralement, sur la plage. Deux grandes ailes dans son dos le firent toucher terre avec douceur, avant de simplement disparaître. Un sourire se dessina sur les lèvres de la neko sans même qu'elle s'en aperçoive. Alors, c'était aussi facile que ça, de se montrer sous sa forme magique ? Il n'avait pas peur qu'on le voie ?

Alessia regarda autour d'elle, elle était bel et bien seule témoin de la scène. Elle observa cette étrange personne s'installer sans aucune inquiétude sur la plage, avant d'aller en direction de l'eau. Suki ne savait que faire. Elle avait envie d'aller à sa rencontre, mais elle hésitait. Quelle attitude adopterait-elle avec lui.. ? Dans une pulsion déterminée, la jeune femme se remit sur pieds, abandonnant ses lunettes sur sa serviette. Elle s'approcha elle aussi de l'eau, et longea l'océan dans sa direction. Alors qu'elle s'approchait de lui, elle lui lança ;

Bel atterrissage !

Munie d'un grand sourire, elle s'approcha encore de quelques pas de l'inconnu avant de se planter deux mètres à côté de lui.

Lorsqu'il sentit la présence d'une personne c'était déjà trop tard. Elle l'avait surement vue, et elle devait soit être fascinée, soit intriguée, soit affolée. Il faudrait donc l'éliminer. Quel plaie. Il n'avait pas besoin de ça, surtout en ce moment. Il a beau être un hunter, il n'aime pas tuer. A part les forces de l'ordres, mais avec eux c'est différent. Il se délecte de leur souffrances, pour tout ce qu'ils ont fait à sa famille. Enfin sur le moment il n'y pensait pas vraiment. Owen avait surtout envie de se reposer sur la plage, et non d'avoir à tuer une innocente. Cela lui semblait vraiment répugnant. Mais c'est pour préserver son identité.

Forcément, elle s'approchait. Tout d'abord il faudrait la calmer. Peut-être qu'elle pourrait garder son secret. Il est tout à fait possible qu'elle possède des pouvoirs aussi. Dans ce pensionnat et ses environs, tout est si étrange... Il en est le premier exemple. Qui penserait que quelqu'un puisse se transformer en corbeau ou bien lancer des plumes aussi tranchantes que l'acier si ce n'est plus ? Enfin. Si cette personne était innocente, il devrait la tuer. C'est tellement facile si elle ne possède pas de pouvoirs. Et si elle en avait, il ferait en sorte de ne pas avoir a utiliser ses propres pouvoirs. Il était fatigué de cela pour l'instant. Il ne voulait plus être un hunter, pour aujourd'hui en tout cas. C'était tellement fatiguant. Il fallait qu'il fasse une pause.

Grâce à son instinct de corbeau, il avait senti que la jeune femme arrivait. Et qu'elle était très dangereuse. Elle n'était pas anodine. Son instinct lui disait de fuir rapidement, mais si il faisait cela elle serait intriguée, et elle le suivrait surement. Finalement, il se retourna, et remarqua que c'était une jeune femme. Son visage lui semblait familier, mais impossible de se rappeler d'où il la connaissait. Cette jeune femme l'intriguait de plus en plus. Il fit taire son instinct sauvage. Puis attendit patiemment que la jeune femme se rapproche, faisant semblant de ne pas l'avoir remarqué. Il se laissait aller dans l'eau, au rythme des vagues.

« Bel atterrissage ! »

Elle était maintenant à 2 mètres de lui, et l'instinct d'Owen semblait défaillir. Cette jeune femme était de plus en plus opressante. Il fit en sorte de ne pas y prêter attention puis lui sourit, mais n'étant pas habituer à cela, il était un peu tordu et c'était assez laid. Il se rapprocha encore un peu. Owen savait très bien qu'elle l'avait vu, sa remarque en devenait assez inutile. Il n'y prêta pas vraiment attention.

" Merci. Vous savez après trois ans de pratique, sa passe tout seul. "

Il voulait se détendre à travers ses paroles, car il semblait stressé, et c'était le cas.

" Peut-on savoir qui vous êtes ? "

Il n'était maintenant qu'a 1 mètre de la jeune femme. Il n'avait pas l'habitude de réagir comme cela. Mais son instinct lui disait de faire cela. C'était plus fort que lui. Il aurait bien plus mal réagit sinon.

Lorsqu'il se tourna vers elle, Suki put examiner rapidement l'inconnu, un brun aux yeux marrons, à peine plus grand qu'elle, plutôt beau garçon. Après qu'elle lui eut adressé la parole, le jeune homme sembla mal à l'aise, peu réjouit à l'idée qu'elle vienne lui faire la conversation. Soit il était venu ici pour être seul et elle le dérangeait, soit il était gêné qu'elle l'ait vu, alors qu'il semblait tellement détendu en atterrissant, donnant l'air qu'il se fichait qu'on le voie ou non. Elle regretta brusquement d'être venue. Depuis quand agressait-elle comme ça les inconnus ? Il lui répondit d'une voix où perçait la nervosité ;

Merci. Vous savez après trois ans de pratique, ça passe tout seul.

Suki haussa légèrement le sourcil gauche, geste tellement infime que son interlocuteur ne l'avait sûrement pas remarqué. Ses paroles n'étaient pas franchement en accord avec l'attitude qu'elle avait cru comprendre qu'il avait avec elle. Mais après tout, tant mieux, s'il voulait la jouer détendu. Alors il se déplaçait de cette façon depuis trois ans, hein... Exactement la période depuis laquelle les Forces de l'ordre avaient envahi l'île. Ce qui signifiait qu'il n'avait certainement pas côtoyé la pension en même temps qu'elle. Il avait l'air plus jeune qu'elle, mais il était tout de même rare que les pouvoirs d'une personne qui en est dotée se développent aussi tardivement. Sauf dans les cas exceptionnels. Peut-être en était-il un... Et s'il était effectivement sur l'île depuis trois ans, ses trois ans de pratique avaient sûrement été enseignés par le nouveau Gouvernement. La jeune femme adressa à l'homme oiseau (sisi) un sourire crispé. L'éventualité qu'il ait été entraîné par les Rebels était toujours possible, mais il était plus probable, s'il ne s'entraînait que depuis trois ans, qu'il n'ait rien avoir avec eux. Enfin, il existait pas mal de pensionnaires actuels qui faisaient aussi partie des Rebels, mais Alessia préféra rester un peu sur la réserve, tout en le masquant, attitude qu'elle maîtrisait à la perfection, d'où son travail. Elle adopta donc un sourire un peu plus décontracté et répondit ;

Trois ans, vraiment ? Vous habitez ici depuis quand ?

Demanda-t-elle innocemment. Le jeune homme enchaîna.

Peut-on savoir qui vous êtes ?

Qui elle était ? Bonne question. Qui serait-elle, pour lui ? Elle aurait eu besoin de savoir s'il était aux services des forces de l'ordre, s'il aidait les Rebels ou encore s'il travaillait pour lui-même. Logiquement, on pourrait se dire qu'un homme aux facultés aussi étranges ne ferait pas de mal à une neko, mais rien n'était sûr. Il y avait des lâches, des vendus et des traîtres de partout. On n'était jamais sûrs de rien. Elle préféra donc donner son nom de couverture, par prudence.

Je m'appelle Alessia, et vous ?

Les orteils dans l'eau, la jeune femme s'amusait à les remuer, les enfonçant dans le sable puis les rinçant avec les vagues qui arrivaient régulièrement sur ses pieds, rafraichissant la morsure du soleil déjà haut que la brise ne parvenait pas à atténuer.