Enfin, on se retrouve [ PV : Fûka Hirakawa ]

Une journée comme toutes les autres, c'était ce qui s'annonçait quand Karot sortit de son lit, comme d'habitude aux alentours de 5h30/6h00. Il ne savait pas vraiment ce qu'il allait bien pouvoir faire aujourd'hui, recruter les élèves de la Pension Shiinu n'était pas une mince affaire... Il fallait aussi avouer que le gouvernement leur lavait le cerveau, mais complètement. Il fallait donc jouer des pieds et des mains pour qu'ils redeviennent normaux, comme avant cette attaque du gouvernement. Karot détestait le gouvernement, il ne souhaitait la mort d'aucuns d'entre eux mais il savait tout de même qu'ils étaient à l'origine de tout le sang qui avait coulé et qui coulait encore, sur les terres autrefois paradisiaques de Shiinu. Karot en avait depuis longtemps marre de cette situation, mais que pouvait-il faire ? Même en étant un rebel et le meneur des Fighters, Karot ne pouvait pas faire partir le gouvernement... Personne n'y parvenait pour le moment; Pourtant, tous les Rebels s'assuraient de mener la vie dure à ceux qui avaient chamboulé leur vie.... Mais rien n'y faisait, ils restaient encore et encore. Peut-être que si ils étaient plus, ils pourraient chasser ces destructeurs hors de leur île, ce n'était pas sûr mais tout de même grandement logique.

C'est sous l'impulsion de cette dernière pensée que Karot décida enfin de sa destination du jour, il allait aller à Shiinu et voir comment les choses se déroulaient là où les forces de l'ordre n'avaient pas encore réussi à prendre le contrôle... Au premier étage, côté ouest. C'était sûrement l'endroit le plus sûr pour un rebel dans l'enceinte de Shiinu; et beaucoup d'entre eux se trouvaient souvent à cet endroit. Surtout les espions étant donné que la couverture était assez simple et surtout très difficilement déjouée. Rentrer dans Shiinu n'était pas un problème malgré sa capuche rouge de Fighter qu'il portait sur sa tête. Quand on était un Rebel, on connaissait beaucoup de choses, surtout les chemins cachés, passages secrets et autres choses de ce genre qui permettaient de pénétrer dans la Pension à coup sûr, et sans se faire repérer. Karot se trouvait donc là où il souhaitait se rendre en,partant, il était en train de repérer les cibles potentielles pour le recrutement quand il sentit une présence familière... Ce n'était pas possible, cette présence grâce à laquelle il se sentait si bien, c'était celle de celle qu'il aimait depuis trois longues années, il se retourna alors et la regarda avec un grand sourire.

"Fûka ! Tu est vivante ! Tu m'as tellement manqué !"

- Très bien Mademoiselle Smith. Nous vous appellerons, sans aucun doute…

Fûka se leva, et sourit en serrant la main du scientifique en blouse blanche qui lui faisait face :

- Je vous en pris, appelez moi Théodora… Et ce sera un plaisir de travailler avec un illustre scientifique tel que vous.

- Et moi avec une jeune femme aussi ravissante, Théodora.

La sorcière d’eau sortit de l’entretien en souriant largement. Le scientifique qui la reconduit mit cela sur le compte de la joie d’avoir réussi son entretien. Il faut dire qu’elle avait su donner le change.

Pour infiltrer les scientifiques de l’île, elle s’était constituée un dossier en béton. Elle s’appelait Théodora Smith, était diplômée d’une grande université américaine en étude biologique et moléculaire, spécialisée dans les maladies génétiques rares. Son parcours était excellent, ses notes toujours brillantes. On l’avait envoyée sur Shiinu afin d’aider les scientifiques à découvrir l’origine des mystérieux pouvoirs des Pensionnaires.
Ca avait été un jeu d’enfant pour les Spies de monter sa fausse identité de toutes pièces et de créer les faux documents. Pour pousser encore plus loin l’illusion, elle avait passé une perruque de longs cheveux noirs épais, qui contrastaient avec ses yeux émeraude. Ses cheveux bleus étaient trop bizarre pour passer inaperçus.

Fûka fit plusieurs détours dans la Pension en s’assurant de ne pas être suivie. Elle finit par entrer dans une salle de classe abandonnée et rangea sa perruque dans son sac, tout en enlevant sa blouse blanche trop voyante au milieu des Rebels (sans parler des Insanes, ces malades mentaux qui ne manqueraient pas de la lyncher s’ils l’apercevaient habiller ainsi). Elle rangea également son tailleur et ses talons hauts qui la faisaient paraître plus âgée. A la place elle enfila un jean taille basse et une paire de converses délavés. Elle détacha son chignon et libéra ses cheveux bleus, maintenant plus courts, arrivant juste au niveau de la naissance de sa poitrine (oui c’était court par rapport à avant, quand ils lui arrivaient au niveau des hanches). Elle enfila un débardeur noir, qui moulait ses formes et sortit de la salle ainsi transformée, prête à aller faire son rapport à Suki.

Fûka arborait un air décidé et courageux. Ses yeux émeraude brillaient de rage contenue et sa démarche la confirmait dans son attitude cavalière. Elle s’engouffra dans l’aile Ouest pour trouver la Neko, chef des Spies et lui annoncer l’excellent résultat de son infiltration.

‘‘Excellent travail. Je ne te savais pas si bonne menteuse. Et c’est quoi ce nouveau look ?’’
‘‘Je suis ta descendante, Kami. Le mensonge est encré dans mes veines. Je n’ai besoin que de haine pour le faire jaillir. Et j’en suis remplie. Tu sais très bien que Suki m’appréciera plus si elle me voit avec des vêtements de ce style. Et j’en avais marre des robes voletantes. C’est encombrant pour se battre.’’

Ses yeux virèrent un instant au noir en prononçant cette phrase, pour redevenir émeraudes une seconde plus tard.

- Hé toi là… !

- Quoi ? Qu’est-ce que tu me veux ?
‘‘Répondre à une agression par une agression, n’est-ce pas grand-mère ?’’

‘‘Tu commences à connaître mes techniques… Bien, bien… et ne m’appelle pas grand-mère. Techniquement, je suis ton arrière grand-mère. Sauf que techniquement, je devrais être morte.’’

- T’es qui pour te balader comme ça, sans uniforme ? Tu sais pas que des Rebels traînent par ici ?! Alors retourne faire mumuse en ville, avec ton minois innocent à la con…

Le mec lui attrapa le bras et la plaqua contre le mur.

- Je te conseille de déguerpir si tu ne veux pas avoir de gros problèmes, ma jolie… Mais peut-être que tu as besoin d’une protection ? Je suis là, tu sais…

Cet étage était vraiment un véritable bordel, pensa Fûka. Ce jeune homme était sans doute un petit Insane qui avait besoin de se défouler sur quelqu’un et qui avait pris Fûka pour une Obsediant. Sa petite taille, son visage fin, sa constitution frêle et sa peau pâle ne jouaient pas en sa faveur. Et un tatouage, même sur l’épaule, serait désastreux pour sa couverture. Elle n’avait aucun moyen de prouver qu’elle était une Rebel. Et puis, ce mec, même s’il en était un, méritait d’être puni pour son attitude. Même les fous avaient des choses à respecter. Et les femmes en faisaient parties.
Elle aussi, justement avait besoin de se défouler. Le mec avait un visage gras, un œil déformé par la folie et l’autre agité d’un spasme. Des tatouages ornaient son front et sa joue gauche.
Elle sortit son poignard et lui dit, avec calme, sans aucune trace d’émotion, laissant son côté vampirique prendre le dessus et ses yeux devenant d’un noir profond :

- Je te conseille de me lâcher calmement, comme si de rien n’était, et de me laisser tranquille.

Elle sourit et dévoila ses crocs l’espace d’un instant.
Intérieurement, elle sentait la rage et la haine bouillonner, prêtes à exploser. S’il était fou, c’était qu’il avait subi des manipulations génétiques. S’il avait subi des manipulations génétiques, c’était à cause des scientifiques.
Fûka n’en revenait pas, des changements qu’ils avaient réussis à produire à Shiinu.
Elle avait été trois ans dans le coma, entre la vie et la mort, Kami, une esprit, s’occupant d’elle. Ca ne faisait qu’un mois qu’elle avait rejoint les Rebels. Sa transformation avait momentanément arrêté son physique à l’âge de 18ans et son sommeil avait gardé son esprit tout aussi jeune. Normalement, elle aurait du avoir 21ans. Mais cette jeunesse inespérée lui rendait service. Elle pouvait se balader tranquillement dans la pension pour le compte des Rebels sans se faire repérer, que ce soit sous Théodora Smith que sous Fûka Hirakawa.
Et en trois ans de régime de terreur, alors qu’elle n’était de retour que depuis trois semaines, que c’était comme si seulement 2 mois s’étaient écoulés pour elle depuis la bataille, elle se mettait à menacer un camarade avec qui elle aurait pu nouer des liens d’amitié, si les scientifiques n’avaient pas trifouillés son cerveau.
Ca la rendait malade de savoir tout ça.

La Fûka d’avant aurait pleuré, se serait appuyée sur l’épaule de ses amis pour se lamenter sur son sort, toute innocente et mignonne. Puis, mature, elle se serait relevée, aurait pris les choses en main, mais en douceur, tout en tact et diplomatie, ce qui n’aurait abouti à rien et elle se serait résignée sur son sort, en essayant de rester en vie.
Maintenant, Kami l’avait forgée. Elle savait manier tout cette colère, toute cette rage qu’elle gardait en elle pour la faire rejaillir férocement sur ses adversaires, dans l’ombre. La Fûka d’avant lui servait. Elle savait user de diplomatie et de mièvrerie, mais tout en aidant les Rebels avec efficacité. Elle les soignait et pensait leurs blessures, sans que les autorités se doutent que c’étaient eux qui lui fournissaient le matériel nécessaire.

Tout ça traversa l’esprit de Fûka en un instant, son cerveau s’activant plus vite sous sa forme de vampire.
L’Insane, fou qu’il était, sourit encore plus et dit :

- C’est ça, j’ai peur…

- Tu as raison.

Elle activa la glace. Tout son cœur fut froid, tellement froid qu’il brulait. Le jeune homme poussa un long hurlement et la lâcha tout en tenant sa main, celle avec laquelle il l’avait maintenue sur le mur. Celle-ci était devenue noire, sous l’effet de la brulure glaçante

Fûka sortit de son sac un flacon remplit d’un liquide étrange avec une étiquette ‘‘potions anti-brulure’’ et le lui tendit tout en lui jetant un sort d’oubli :

- Je suis venue te soigner après que tu sois rentré de l’extérieur.

Et elle s’éloigna rapidement. Au fond, même si elle jouait les dures, elle n’était pas assez cruelle pour laisser un homme priver de sa main. Surtout un Rebel, même un Insane, qui en aurait évidemment besoin.
Elle soupira en se disant qu’elle était trop gentille et se morigéna elle-même, tout en indiquant à Kami qu’il était inutile de faire le moindre commentaire.

Elle parcouru le couloir en observant avec curiosité les gens autour d’elle. Les Pensionnaires, tous en uniforme, la regardaient bizarrement, car elle n’en portait pas et elle n’avait pourtant pas l’air d’une Rebel. Ils gardaient principalement tous la tête baissée et lui jetaient des coups d’œil dérobés, comme s’ils avaient peurs de se faire réprimander à chaque instant. C’était quelque chose de tellement inconcevable pour elle, ce climat de terreur dans un tel endroit. Elle avait l’impression de revivre la même ambiance que chez les domestiques de son père, toujours à guetter les moindres choses dangereuses pour eux, qui risquaient de les faire réfléchir sur leur situation ou de les faire renvoyer. C’était exactement la même chose.
Un lavage de cerveau exemplaire pour de futurs soldats exemplaires.
Elle soupira et sentit la haine reprendre le dessus.

La sorcière d’eau inspira, expira longuement et son pouls se clama, ses épaules s’affaissèrent et ses yeux redevinrent émeraudes. Même si la rage lui servait de catalyseur, elle essayait de garder quand même un esprit clair, sans quoi elle deviendrait folle à son tour.
Et rejoindre les Insanes, très peu pour elle. Ce n’était pas en se laissant totalement aller à ses émotions que Shiinu redeviendrait le havre de paix dont elle rêvait.
Fûka reprit l’observation. Devant elle, un homme, d’après sa carrure, sa taille et sa démarche, inspectait tout comme elle les lieux. Fûka ne voyait pas trop à quoi il ressemblait, avec cette cape rouge de Fighter qu’il portait sur lui.
Mais cette chaleur, cette aura… Elle lui rappelait tellement de choses, tellement de souvenirs merveilleux qu’elle sentit le doute naître en elle.
Et si ce Rebel était…
C’est alors qu’il se retourna, qu’elle écarquilla les yeux et que son cœur se mit à battre à cent à l’heure, après trois ans de normalité.

- Fûka ! Tu es vivante ! Tu m’as tellement manquée !

- Ka… Karot ?

Il était vivant ! C’est bien lui ! Elle ne savait pas ce qu’il était devenu pendant l’attaque, ayant totalement fui à cet instant et n’ayant vu personne.
Il n’avait pas été emmené par les scientifiques et n’avait l’air d’avoir subi des modifications génétiques. Elle sentit son pouls s’emballer alors qu’elle plongea ses yeux verts dans ceux d’un bleu toujours aussi profond et changeant du Sorcier du Feu. Il avait grandi, et avait encore prit en carrure, déjà imposante (enfin, toute frêle et mince qu’elle était, Fûka n’était pas vraiment objective). Ses cheveux blonds en bataille, ce visage harmonieux et chaleureux, bien qu’exprimant derrière sa joie de la revoir une expression de tristesse infinie, comme tous ceux qui avaient connus l’ancien Shiinu. C’était bien lui. Karot.
L’homme qu’elle aimait depuis… Trois ans pour lui… Un peu plus de trois mois pour elle.
Il était donc devenu Fighter, cela n’étonnait pas Fûka.

Mais que penserait-t-il d’elle ? De sa transformation en vampire ? De son statut de Mage ? La nouvelle Mage Bleu ? Que penserait-il se sa résolution de se venger à tout prix ?
Et, surtout, que penserait-t-il de ~~sa nouvelle coiffure~~ sa couverture en tant que scientifique ?

Elle mourrait d’envie de se blottir de nouveau contre lui, de vérifier qu’il était bien réel, de sentir à nouveau ses caresses sur son corps mais… Elle avait peur d’avoir trop changé pour lui. Il aimait l’ancienne Fûka. Il ne connaissait pas encore la nouvelle.
Et elle, elle l’aimait toujours. Et le fait qu’il soit vivant la soulageait tellement.

Elle dit en baissant les yeux et en passant sa main dans ses cheveux :

- Je… Je suis contente que tu sois vivant… J’ai cru que je t’avais perdu...

Elle voulait s’excuser de n’avoir donné aucune nouvelle pendant ces trois années, bien que ce n’était pas de sa faute… Elle voulait s’excuser de ne pas l’avoir cherché pendant la bataille, de s’être enfuie sans lui... Elle voulait s’excuser d’être ce qu’elle était désormais…
Mais les mots ne voulaient pas sortir de sa bouche.

Elle aurait tant voulu l’embrasser tendrement après ces trois années, sentir son parfum en étant tout contre lui mais… Il n’accepterait jamais la nouvelle Fûka, vampire, Spie scientifique pour les Rebels, Mage Bleue, les cheveux coupés, les yeux tour à tour verts ou noirs et remplie de haine.

Elle avait changé, c'était sûrement l'une des premières choses qu'avait remarqué Karot avant même de se retourner... Son aura avait changé, sa nature profonde semblait être restée la même mais, tant de haine semblait ressortir de son être... C'était compréhensible quand on savait ce qu'elle avait vécu, comme tous les autres anciens pensionnaires de Shiinu. Comment lui en vouloir d'être devenue ainsi car tout ceci était la faute des forces de l'ordre, et oui... Car vous savez, même en ayant réussi à échapper à la destruction de l'ancien Shiinu et en ayant réussit à ne pas être capturé par le gouvernement, la plupart de ceux qui avaient connu cet ancien Shiinu étaient maintenant victimes du même traumatisme, enfin ils étaient tous différents et ils avaient vécu cela à leur façon mais... Personne ne pouvait dire que cela ne lui faisait rien d'avoir perdu l'ancien Shiinu, même parmi ces traîtres qui avaient voulu sauver leur peau en priorité. Karot ne leur en voulait même pas, ou plutôt il ne les détestait pas car ils avaient juste eu une réaction instinctive, se ranger du côté du plus fort mais... Ce n'était pas la bonne réaction, et ils le verraient dans le futur, Karot était juste déçu par tous ceux qui avaient trahi leur île. Pour en revenir à Fûka, Karot lui sourit en s'approchant d'elle et en la regardant dans les yeux, c'est alors que ses dragons apparurent, en version mini mais très puissant.

"-Karot, tu ne devrais pas t'approcher d'elle !
- C'est vrai, elle est différente de celle que tu as connu !
- Elle est dangereuse, arrêtes cette folie tout de suite !
- Tu ne retrouveras jamais celle que tu aimais !"

Karot regarda ses deux Dragons avec un sourire, Ryuu qui avait parlé en premier, et Ten qui avait parlé en second... Ils s'inquiétaient vraiment pour lui, Karot était étonné de les voir aussi protecteurs quand on savait qu'ils l'avaient tout d'abord refusé en maître. Fûka était-elle une si grande menace ? Non, la vraie menace était Kami et Fûka devenait apparemment comme celle-ci mais... Le fait était que, comme il l'avait ressenti auparavant, sa nature profonde n'avait pas l'air d'avoir réellement changé... Tout ceci ne semblait être que la conséquence de la peine qu'elle avait ressenti, de ce traumatisme qui l'avait elle aussi touché. La haine était une réponse compréhensible à ce qu'ils avaient tous subi, par pour ses propres intérêts mais pour retrouver l'ancienne Shiinu. Mais le problème était que cette haine pourrait finir par rendre Fûka complètement folle. Karot n'accepterait jamais cela, celle qu'il aimait et qu'il aimerait toujours ne se ferait pas ronger par la folie ni même la haine devant ses propres yeux. Karot caressa donc ses deux dragons avec un sourire et continua de s'avancer vers Fûka. Il la regardait encore dans les yeux comme à son habitude.

"Ryuu, Ten... Je comprends votre inquiétude mais... Avez-vous confiance en moi ? Vous savez que je sais ce que je fais. Je l'aime toujours et, je saurai faire en sorte qu'elle ne sombre pas complètement dans la haine et dans la folie. Et pour cela, le plus simple est de sauver Shiinu au plus vite. Vous savez de toute façon que mon cœur appartiendra toujours à cette femme même si elle est devenue ainsi, surtout que ce n'est pas de sa faute... Mage Bleue ou pas, Spie ou pas, Avec ou sans haine, je t'aime Fûka."

- Ryuu, Ten... Je comprends votre inquiétude mais... Avez-vous confiance en moi ? Vous savez que je sais ce que je fais. Je l'aime toujours et, je saurai faire en sorte qu'elle ne sombre pas complètement dans la haine et dans la folie. Et pour cela, le plus simple est de sauver Shiinu au plus vite. Vous savez de toute façon que mon cœur appartiendra toujours à cette femme même si elle est devenue ainsi, surtout que ce n'est pas de sa faute... Mage Bleue ou pas, Spie ou pas, Avec ou sans haine, je t'aime Fûka.

Karot la regardait droit dans les yeux quand il répondit à ses deux dragons avec force.
Fûka se sentit son corps frémir à nouveau. Un instant, ses yeux devinrent clairs, aussi clairs que ceux qu’ils étaient avant. Et, toujours en cet instant qui lui parut durer une éternité, elle sentit toute cette haine et toute cette rage quitter son cœur. Pour devenir quelque chose d’autre, quelque chose de doux et de pur, comme ce qu’elle était avant.
Mais ses yeux se voilèrent à nouveau, pas noirs mais verts émeraudes foncés, et elle ressentit d’un seul coup tous ses sentiments lui retomber à nouveau sur les épaules.

Si forts qu’elle en eut le souffle coupé.
Elle sentit son cœur s’affoler, ses joues s’empourprer et sa gorge se vider bien trop vite pour elle, pour reprendre de l’air bien trop vite aussi.
Elle croisa ses mains contre sa poitrine et sentit un mal inconnu remonter jusqu’à ses tempes. Elle haleta de détresse et sentit une douleur lancinante lui étreindre le cœur.

‘‘Ca en a mis le temps…’’
‘‘Kami… Qu’est-ce qui m’arrive ?’’
‘‘Le poids de la haine, ma chérie. Un dur fardeau nécessaire à la vengeance.’’
‘‘Ca fait… mal…’’
‘‘Je sais.’’

dit son ancêtre avec une pointe de tristesse et de compassion dans la voix.

Elle sentait comme un étau broyer son cœur, son ventre et son cerveau, comme un poids intenable lui tirailler les entrailles. Elle haletait et sentit ses membres trembler de douleur.

Et soudain, tout ça se calma. La douleur cessa aussi subitement qu’elle était revenue et Fûka se rendit compte que tout ça n’avait duré qu’une ou deux secondes.
Et elle était toujours plongée dans les profonds yeux bleus du Sorcier.

Il avait dit qu’il l’aimait. Qu’elle soit Mage ou Spie, remplie de haine ou de tristesse, cela ne faisait aucune importance… Mais… Comment avait-il deviné ?

‘‘Les Dragons… Qui crois-tu que j’ai combattu et emprisonné avec son ancêtre ?’’

fit Kami, un air de fierté dans la voix.

‘‘Tu as vaincue… des Dragons ?!’’
‘‘Avec ce Sorcier du Feu, tu en serais tout à fait capable…Deux éléments complémentaire, un des mélanges alchimiques les plus puissants au monde.’’

Alors, c’était pour ça qu’il voyait les auras… Les deux Dragons qu’il portait emprisonnés sur lui, ces tatouages qui les symbolisaient...
Il voyait donc toute cette ombre noire qui l’entourait désormais, accompagnée d’une aura bleu, grise et blanche. Elle usait de toutes les magies, et c’était très dangereux. Et très mal.
Et il l’aimait quand même.

Elle sentit son cœur rebattre de nouveau rapidement, mais pas comme pendant sa crise. D’une manière qui faisait mal, mais bien en même temps. Un sentiment dangereux, douloureux et pourtant si apaisant et réconfortant…
Elle sentit une larme couler le long de sa joue. Juste une, parce qu’elle avait juré de ne pas pleurer, et qu’une, c’était déjà trop.
Et tellement soulageant.

Elle devait le lui dire, le lui redire.

- Je t’aime encore aussi…

Elle songea qu’il avait 19 ans désormais. Alors qu’elle était restée bloquée à 18. Comment cela était-il possible… ?
Maintenant, il était plus âgé qu’elle.
Trois ans sans elle… Et il lui était resté… fidèle ?
Elle s’émerveilla et s’approcha de lui.

- Trois ans que tu ne m’as pas vue… Et trois mois pour moi seulement et qui pourtant me semblent si longs… Comment est-ce possible ? Comment pourrais-tu être sûr de toi à ce point là ? Qu’est-ce qui te dit que… que… je suis pareille, je ne suis pas moi… Tu as vraiment pensé à moi pendant trois ans ?

Elle n’arrivait pas à y croire.
Elle ne remarqua pas qu’ils étaient encore en plein milieu du couloir remplit de Pensionnaires et que tous les regardait à la dérobé.

Il n'y avait pas à,dire, la haine qu'elle portait en elle avait bien changé la demoiselle qu'était à l'époque Fûka... Techniquement elle avait toujours 18 ans à cause de son coma mais, Karot avait l'impression qu'elle avait tellement grandi intérieurement, le seul problème était qu'elle avait grandi à cause de la haine, et ce n'était pas le meilleur moyen de développement. Karot détestait encore plus le gouvernement car tout était de leur faute, il n'aurait jamais pensé que Fûka sombre dans la haine un jour, et que de ce fait elle en vienne un jour à peut-être avoir recours à la magie noire, pour être plus puissante afin d'assouvir sa vengeance. Le jeune Fighter n'en voulait même pas à Kami car c'était malgré tout grâce à elle que la Mage Bleue avait survécu, enfin c'était ce qu'il supposait en tout cas.Vous ne le savez peut-être toujours pas mais, Karot avait la faculté de lire dans l'esprit des personnes depuis quelques temps déjà... Pouvoir qu'il n'utilisait pas, non seulement pour respecter la vie privée des gens mais aussi parce que cela lui donnait des migraines horribles. Il n'avait de toute façon pas besoin de pouvoir pour savoir ce que pensait Fûka... Il essuya la larme qui coula sur sa joue, et l'embrassa simplement et langoureusement.

"J'ai toujours été sûr de mon amour pour toi. Je sais ce que tu es vraiment. Je n'ai pas censé de penser à toi et surtout. Tu es la seule que j'aimerais. Par contre, attention va y avoir du grabuge."

Et oui, car il ne fallait pas oublier que Shiinu était maintenant contrôlée par les forces de l'ordre... Les représentants de ceux-ci n'étaient pas encore arrivés mais le jeune Sorcier du Feu sentait leur présence, entendait leur pas. Ses sens étaient encore plus aiguisés auparavant pour ceux qui n'avaient pas remarqué, bref... Karot mit Fûka à l'écart pour ne pas détruire la couverture de celle-ci et il fit face aux forces de l'ordre. C'est alors que ceux-ci parlèrent du fait qu'il était le meneur des Fighters, l'un des plus puissants Sorciers de Shiinu et tout le tralala. Tout ça pour dire qu'il devait participer aux expériences de son propre gré. Karot les regarda alors, ils étaient une dizaine mais ils semblaient n'être que de simples gardes... L'affaire de quelques secondes mais il fallait faire, comment dire cela ? Sensation dirons-nous. Les yeux de Karot devinrent alors légèrement rouge et son aura de feu devint parfaitement visible de tous. Il sorti ses Katanas et fonça vers ses adversaires... Toute l'action dura le temps d'un éclair et tous ses adversaires étaient au sol. Karot les regarda alors avant de se rediriger vers Fûka.

"Désolé, on a été coupé. Alors, comment se sont passés tes derniers mois ? Et j'adore ta nouvelle coiffure même si j'aimais les cheveux longs."

Karot s'approcha et essuya la larme qui coulait délicatement sur la joue de Fûka.
Puis, il l'embrassa. Simplement et langoureusement.

- J'ai toujours été sûr de mon amour pour toi. Je sais ce que tu es vraiment. Je n'ai pas censé de penser à toi et surtout. Tu es la seule que j'aimerais. Par contre, attention va y avoir du grabuge.

Elle sourit en rougissant et ne protesta pas lorsqu'il la poussa derrière lui.
Mieux valait qu'il s'en occupe et qu'elle reste le moins longtemps possible hors des dossiers du Gouvernement. Tout son travail et celui des Spies serait compromis et même si elle s'habillait différemment et portait une perruque lorsqu'elle était scientifique, ça n'arrêterait pas bien longtemps leurs agents infiltrés.

Elle observa Karot en action. C'était la première fois qu'elle le voyait se battre.
Il était magnifiquement beau ainsi, en position, ses katanas sortis. Fûka ne voyait que son dos mais elle sentit l'aura de Feu qui entourait le Sorcier se renforcer et elle ne put réprimer un frisson devant cette puissance étalée devant ces yeux.
Etait-ce ce que ressentait ses ennemis lorsqu'elle utilisait sa magie désormais, elle aussi ?

En une seconde, tout fut fini. Les gardes qui avaient débarqués étaient tous étalés au sol.
Elle poussa un petit sifflement admiratif.

"Pas besoin d'en faire tout un plat... Tu en es capable..."
"C'est pas une raison... Quelle puissance... Je ne suis pas la seule à m'être entraînée, on dirait."

- Désolé, on a été coupé. Alors, comment se sont passés tes derniers mois ? Et j'adore ta nouvelle coiffure même si j'aimais les cheveux longs,

dit-il en se tournant vers elle.

Elle toucha la pointe de ses cheveux et dit :

- Merci... Je me les laisserais pousser quand ils seront partis d'ici.

Elle réfléchit et ajouta :

- Mes derniers mois ? Et bien, beaucoup de choses mais... Ce n'est pas le meilleur endroit pour en parler.

Tout le monde les regardait franchement, maintenant, et les corps étalés à terre autours d'eux n'était pas ce qu'il y avait de plus discret...

Il était vrai que cet endroit n'était pas vraiment le meilleur pour discuter de choses de cette importance, de plus, le fait qu'une personne n'étant pas censée faire partie des Rebels reste avec le meneur des Fighters pouvait paraître très étrange. Il ne fallait pas oublier que la jeune Mage Bleue était en mission pour les Spies et que le fait de la voir dans ces conditions pourraient bien compromettre sa couverture et donc tout le travail qu'elles avaient exécuté, et si cela arrivait... Karot sentait que Suki, la meneuse des Spies, ne lui ferait pas de cadeaux étant donné l'importance de cette mission. Même si ils étaient amis, quand ils étaient entrés dans les Rebels, tous savaient qu'il allait parfois falloir se comporter en parfait inconnus, pour le futur de tous dans l'île paradisiaque qu'était autrefois celle-ci. De plus, même si Karot avait prit soin de détruire tout le système de surveillance du Côté Ouest, il semblait qu'ils étaient déjà au courant qu'il était là. Dans des temps normaux, cela l'aurait arrangé mais là ce n'était pas du tout le cas. Et puis, un troupeau d'élève commençait à s'approcher du lieu du combat qui venait d'avoir lieu et les commentaires commençaient déjà à fuser, ce qui ne faisait qu'augmenter le risque d'être surpris pour Fûka, c'était décidément essentiel de partir d'ici, Karot regarda alors Fûka avec un sourire.

"Rejoins-moi chez moi, parce qu'ici... Et j'espère que tout sera bientôt fini. Je t'attends chez moi."

Karot donna l'adresse à Fûka sur un bout de papier très discrètement et il se fraya un passage à travers la foule. Il croisa quelques membres des forces de l'ordre qu'il assomma très rapidement et sèchement, il n'avait pas le temps de jouer, Fûka était une Spie désormais et elle était peut-être même déjà sorti de la pension à l'heure qu'il était. Karot se devait de se comporter, non pas comme un simple humain, mais normalement tout de même... Pour être plus clair, il avait envie d'utiliser ses ailes de feu mais il ne pouvait pas... Le gouvernement ne savait pas encore tout de lui et il se devait de toujours garder un as dans sa manche au cas où... Et puis de toute façon, pourquoi stresser ? Il était très rapide même sans voler, ce n'était pas pour rien qu'il s'était entraîné de manière intensive pendant trois longues années. Et puis, il avait eu de la chance durant ce laps de temps, car tous ses sceaux s'étaient brisés sans même qu'il ne s'en rende compte directement, il n'y avait que celui de la bague qui lui avait encore donné du fil à retordre mais rien de bien sorcier, quelques semaines avaient suffit. Il se demandait où en était Fûka maintenant, sûrement presque chez lui... Et lui aussi d'ailleurs.

[ Si tu veux répondre vas-y, sinon je marque terminé x3. Je vais faire le nouveau post chez moi :) ]

[Bonjour, bonjour. Désolée de m'incruster. Juste pour savoir : si tu veux, les rebelles peuvent avoir des studios abandonnés dans les immeubles. Donc si tu en veux un, demande-moi. ;) }

EDIT; Je ferme. :) (On met pas à la corbeille. On mettra à la corbeille quand ce sera trop emcombré.)